Corse


Complexe, insaisissable, déroutante, séduisante. la Corse cultive sa différence entre le vacarme des nuits bleues et le doux bêlement des brebis. A la fois havre de paix et enfant terrible de la république, cette "Île française qui se chauffe au soleil de l'Italie", selon la formule de Balzac, a incontestablement du caractère. En dépit d'une actualité troublée, chacun pourra trouver son coin de paradis au creux des multiples recoins de l'exceptionnel espace naturel de cette île résolument montagnarde qui réserve toujours une crique, un village ou quelques arpents de maquis à explorer. Quant à l'âme corse et aux Corses eux-mêmes, ils se livreront par bribes à qui sait prendre le temps de les entendre d'une oreille attentive. La Corse a en effet rarement été aussi encline à se raconter que ces dernières années.


EN BREF
Carte d'identité du pays
Caractéristiques économiques
Renseignements pratiques
Langue
Monnaie
Indicatif téléphonique

HISTOIRE & GEOGRAPHIE
Histoire
Géographie

A VOIR
Berlin
Francfort-sur-le-Main
Heidelberg
Le Harz
Les îles de la Frise
Lübeck
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Tübingen
 
CULTURE & ARTS DE VIVRE
Culture
Arts
Saveurs et recettes
Fêtes et festivals
A lire
CLIMAT & ECOLOGIE
Climat
Faune et flore
 
 
TRANSPORT
Comment s'y rendre ?
Comment circuler ?
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
Activités
Coût de la vie
Change, pourboire et marchandage
Quand partir ?
Ambassade étrangère en France
Ambassade française à l'étranger
 
 
     

 

EN BREF

Carte d'identité du pays

Intitulé officiel : collectivité territoriale de Corse
Superficie : 8 722 km² (20% de la superficie de la Suisse)
Population : 262 000 habitants
Préfecture de région : Ajaccio
Population : environ 60% des Corses sont nés dans l'île. La Corse compte des minorités marocaine, tunisienne, italienne et portugaise.
Langues : corse, français
Religions : catholicisme
Institutions politiques : Les deux départements de l'île (Haute-Corse et Corse-du-Sud) forment la collectivité territoriale de Corse, dirigée par un préfet de région. La collectivité territoriale de Corse dispose de compétences plus larges que les autres régions françaises.
Président de l'Assemblée : José Rossi


Caractéristiques économiques

PIB : 4 910 millions d'euros
PIB/hab. : 19 000 euros
Principales activités : tourisme, agriculture (produits régionaux)
Principaux partenaires : France continentale, Italie, Allemagne, Belgique, Pays-Bas


Renseignements pratiques

Visa : l'entrée en Corse est soumise aux mêmes conditions que toute autre région française. Les Belges, les Luxembourgeois, les Canadiens et les Suisses n'ont donc pas besoin de visa pour se rendre sur l'île pour une période maximum de 90 jours.
Santé : la Corse ne pose aucun problème de santé particulier pour le voyageur.
Décalage horaire : GMT + 1 ou 2 heures
Poids et mesures : système métrique
Electricité : 220/240 volts à 50 hertz


Langue

La langue corse est parlée au quotidien par une large proportion des habitants de l'île. Le corse tire ses racines de l'italien mais a été influencée par des composantes ibère, ligure et génoise. Le français est enfin venu s'y greffer.

La langue occupe une part très importante dans le sentiment identitaire corse. Une tardive reconnaissance vit le jour en 1974, lorsqu'elle fut incluse dans le cadre de la loi Deixonne sur les "langues régionales".

Les lettres kw, x et y n'existent pas en corse. L'alphabet insulaire s'enrichit en revanche des groupes de lettres chj (tyi) et ghj (diè). En règle générale, ch se prononce g ; u se prononce ou ; c se prononce souvent tch et g se prononce fréquemment dg. La dernière voyelle d'un mot est très souvent chuintante, voire presque totalement étouffée. Porto-Vecchio, qui se dit Purti-Vechju en corse, se prononce ainsi "pourti-vechj".

Parmi les mots et expressions utiles, citons :

A venicci : Au revoir
A salute ! : A votre santé !
Bunghjornu : Bonjour
Pace i salute ! : Meilleurs voux
Grazie : Merci
Quantu ? : Combien ?
Duve ? : Où ?
Quandu ? : Quand ?
Quale ? : Qui ?

Monnaie

l'euro (EUR)



HISTOIRE & GEOGRAPHIE

Histoire

6570 av. J.-C. - Le squelette de la "Dame de Bonifacio" atteste du peuplement de la Corse dès cette époque.
4 000 av. J.-C. - La Corse préhistorique connaît son apogée avec l'ère mégalithique.
VIe siècle av. J.-C. - Les Grecs phocéens fondent Alalia.
160 av. J-C - Rome conquiert la Corse, qui passe sept siècles sous son influence.
vage et de confisquer leurs terres, mais bientôt, une grande partie de l'actuelle Colombie est conquise et de nombreuses villes sont fondées, dont Cartagena.
1544 - Le pays est placé sous la tutelle du vice-roi du Pérou.
ues sarrasines répétées.
1077 - Le Pape confie les affaires corses à l'évêque de Pise. Une noblesse corse se forme.
XIIIe siècle - Gênes supplante Pise. La brutale présence de la République italienne va durer cinq siècles.
1420 - Appelé à la rescousse par un seigneur corse, le roi d'Aragon dépêche sa flotte devant Bonifacio. Il retourne à ses affaires espagnoles après quatre mois de siège infructueux.
1552 - Henry II, roi de France, se lance à l'assaut de la péninsule italienne. La Corse est embarquée dans la tourmente. Quelques jours suffisent aux Français, secondés par un corsaire turc, pour ravir la Corse aux Génois.
1559 - Les Génois ripostent avec l'appui de Charles Quint et de l'Espagne. Le roi de France abandonne l'île aux Génois par le traité de Cateau-Cambrésis.
1564 - La tentative de reconquête de l'île par Sampiero Corso échoue.
1730 - Insurrection corse contre l'ordre génois. Gênes appelle à son secours l'empereur d'Autriche. Ses troupes finissent par maîtriser la situation. La révolte reprend en 1735.
1736 - Théodore de Neuhoff, un noble allemand beau parleur et opportuniste débarque en Corse. Croyant voir en lui le chef qu'ils appellent de leur voux, les insurgés le laissent se proclamer roi de Corse. Neuhoff abandonne rapidement son trône.
1738 - Gênes accepte le soutien de la France pour mater la révolte qui perdure. Les Français croient la Corse pacifiée lorsqu'ils la quittent en 1741.
1748 - Gênes réclame une nouvelle médiation française.
1755 - Pascal Paoli parvient à unifier la résistance corse contre Gênes. Une Corse indépendante, juxtaposée à la Corse génoise, sort ainsi de sa gangue. Paoli promulgue une constitution démocratique, développe l'agriculture, assainit les marais.
1768 - Les Génois cèdent la Corse à la France par le traité de Versailles. La mobilisation des paolistes ne parvient pas à renverser la vapeur. Leur défaite à la bataille de Ponte Novo, le 8 mai 1769, marque le début de la Corse française.
1789 - Un décret révolutionnaire promulgue que la "Corse fait partie de l'empire français". Pascal Paoli refuse par la suite de se soumettre à la Convention et appelle la Grande-Bretagne à l'aide.
1794 - L'intervention de la flotte anglaise fait du roi d'Angleterre le souverain de l'île pour une courte période. Le Traité de Paris ne tarde pas à l'obliger à quitter la Corse. Bonaparte prend en main les affaires insulaires.
1914 - Des milliers de Corses combattent sur le continent.
1940 - La Corse est occupée par les troupes mussoliniennes et nazies.
1942 - Le sous-marin Casabianca débarque sur l'île des armes destinées à la résistance. Le soulèvement de la population contre les Italiens, l'année suivante, fait de la Corse le premier département français libéré.
1962 - Fin de la guerre d'Algérie. De nombreux rapatriés s'installent dans la plaine orientale, notamment en tant que vignerons.
1975 - "Evénements d'Aléria" : la découverte par les militants d'un mouvement autonomiste (l'ARC) d'un scandale lié à la pratique de la vinification de la part de rapatriés d'Algérie met le feu au poudre. La cave d'un viticulteur "pied noir" est occupée. L'assaut des forces de l'ordre se solde par trois morts.
La Corse est scindée en deux départements : Corse-du-Sud (2A) et Haute-Corse (2B).
1976 - Création du Front national de libération de la Corse (FNLC). Il revendique de nombreux plasticages au cours des années suivantes.
1981 - Création de l'université de Corte.
1983 - Dissolution du FLNC par le gouvernement français. Le mouvement continue son action sous le nom d'Ex-FLNC.
1991 - La Corse inaugure le "Statut Joxe", qui lui confère davantage d'autonomie que les autres régions françaises.
1998 - Assassinat du préfet de région Claude Erignac. Il est remplacé par Bernard Bonnet dont la politique, proche d'une opération "mains propres", vise à rétablir "l'état de droit" sur l'île. Des scandales financiers sont révélés. Le rapport de la commission d'enquête parlementaire de Jean Glavany aborde l'existence de bandes organisées sur l'île et l'émergence d'un "système corse" qualifié de "pré-mafieux". Il insiste sur la co-responsabilité des élus et de l'Etat.
1999 - Les élections à l'Assemblée de Corse donnent 16% des sièges aux nationalistes, contre 10% précédemment. Scandale de la paillote "Chez Vincent" : des membres du GPS - une force de police créée spécialement suite à l'assassinat du préfet Erignac - avouent avoir incendié un restaurant situé dans le golfe d'Ajaccio. Le préfet Bernard Bonnet est écroué et remplacé par Jean-Pierre Lacroix.
Le leader nationaliste Jean-Guy Talamoni fédère plusieurs branches nationalistes et entame un dialogue avec le gouvernement français visant à redéfinir le statut de l'île, désigné sous le terme de "processus de Matignon". Ce projet, qui envisage d'accorder une plus grande autonomie à la Corse au plan législatif, est à l'origine de la démission de Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'intérieur.
2000 - L'ex-leader nationaliste Jean-Michel Rossi est assassiné.
2001 - En août 2001, François Santoni est assassiné à son tour.

Géographie

Si la Corse est bien française, c'est pourtant d'Italie que l'on peut la rejoindre le plus rapidement. L'île est en effet distante de 90 km du port italien de Piombino, alors qu'elle se trouve à 170 km au sud-ouest de Nice. La Sardaigne n'est qu'à 12 km en direction du sud.

Allongée sur un axe nord-sud, l'île s'étend sur 183 km et 85 km de large. Le Cap Corse, l'étroite péninsule d'une quarantaine de kilomètres qui pointe au nord de l'île vers le golfe de Gênes, donne à ses contours leur caractère le plus remarquable.

La montagne est omniprésente sur l'île. Avec une altitude moyenne de 568 m, elle culmine au Monte Cinto, à 2 710 m. Ces cimes surplombent plus de 1 000 km de rivages. La côte Ouest, exposée aux vents dominants, est la plus découpée. Elle est creusée de golfes profonds. Le rivage Ouest, plus monotone, est occupé par la longue et plate étendue littorale de la plaine d'Aléria, ou plaine orientale.



CULTURE & ARTS DE VIVRE

Culture

La coutume corse qui fit le plus parler d'elle est certainement celle de la vendetta, au nom de laquelle des familles se déclaraient mutuellement la guerre afin de laver des offenses faites à l'honneur de leurs membres. Au XVIIIe siècle, l'île compta certaines années jusqu'à 900 meurtres. Si des inimitiés perdurent en Corse entre les familles, la vendetta n'est heureusement plus pratiquée de nos jours.


Arts

Pise a légué à la Corse un exceptionnel patrimoine roman. Il s'illustre par de petites cathédrales que l'on trouve essentiellement dans le Nebbio, la Castagniccia et la Balagne. Par la suite, le style baroque investit la Corse sous l'influence génoise. Près de 150 églises arborant les frontons triangulaires ou curvilignes caractéristiques de ce style y sont visibles. La cité italienne a également été à l'origine de la construction de 85 tours littorales (il en reste 67) et de citadelles.

La Corse a également importé les cultures pisane et génoise dans le domaine de la peinture. Le musée Fesch d'Ajaccio abrite ainsi une exceptionnelle collection de primitifs italiens. Plus tard, Matisse, Fernand Léger ou Utrillo vinrent chercher en Corse la lumière que demandait leur inspiration.

La musique vocale, en pleine renaissance, trouve ses origines dans la tradition insulaire. Le paghjella , chant polyphonique qui mêle trois ou quatre voix d'hommes, en est la forme la plus connue. Le voceru, plus triste, accompagne les veillées funèbres, il est l'apanage des femmes. Plus doux, le lamentu déplore l'absence d'un être aimé. Les chjam'e rispondi rappellent enfin dans leur structure le "call and response" du blues et du spiritual : une voix appelle, une autre lui répond. Canta U Populu Corsu, I Muvrini, A Filetta ou encore les Ghjami sont les principaux artisans du renouveau de la musique vocale traditionnelle corse.

Tradition orale oblige, la Corse a en revanche peu engendré de vocations littéraires. De nombreux auteurs du continent se sont cependant intéressés à l'île : Guy de Maupassant (Un bandit Corse, 1882 ; Une vendetta, 1883), Alexandre Dumas (Les Frères corses, 1884), Alphonse Daudet. Prosper Mérimée a signé avec Colomba (1841) le plus célèbre ouvrage dont la Corse et ses coutumes servent de décor.


Saveurs et recettes

Les plats les plus caractéristiques se dégustent en hiver : gibier ; ragoûts (les tiani) ; soupes aux haricots, aux pommes de terre et à l'os de jambon ; daubes (les stuffati). L'excellent veau aux olives figure également aux menus, tout comme la délicate tourte aux herbes du maquis.

Le bruccio entre dans la composition de nombreuses spécialités. Ce fromage frais introuvable ailleurs, est élaboré à partir d'une recette traditionnelle à base de petit-lait de brebis ou de chèvre chauffé et additionné de lait entier. Il peut être consommé sucré, salé ou encore arrosé d'acquavita. Tout autant réputée est la charcuterie insulaire. Elle doit son goût aux cochons coureurs qui, élevés en semi-liberté, se nourrissent de glands et de châtaignes. Les spécialités les plus répandues sont le lonzu (filet de porc) et la coppa (échine de porc). Vous trouverez également d'excellents saucissons, du prisuttu (jambon sec) et du figatellu, longue saucisse de foie préparée en hiver et servie grillée. Autre plat, la pulenta, qui accompagne parfois les viandes, est préparée à partir de farine de châtaigne et d'eau.

Au dessert, essayez le délicieux fiadone, flan léger à base de bruccio, de citron et d'oeufs.


Religion

La Corse est majoritairement catholique romaine. De nombreuses églises, cérémonies, processions et ex-votos témoignent de la vigueur de la foi sur l'île. La religion catholique, cela dit, cohabite en Corse avec des pratiques liées à la magie et un certain nombre de superstitions.

On trouve également en Corse quelques temples protestants et une église de rite grec orthodoxe, à Cargèse.

La religion occupe une large place dans les traditions corses. La Semaine sainte, notamment, est célébrée par de nombreuses processions. Les plus célèbres sont celles de Bonifacio (procession des cinq confréries) et de Sartène (Catenacciu). Calvi, Corte, Erbalunga ou Bastia fêtent également la Semaine sainte avec ferveur. Les barques de pêche sont bénies pour la Saint-Érasme à Ajaccio, Bastia et Calvi. La Saint-Jean est fêtée à Corte et à Bastia, Notre-Dame à Bonifacio et Notre-Dame-des-Neiges fait l'objet d'un pèlerinage dans l'Alta Rocca début août.


Fêtes et festivals

Outre les fêtes catholiques traditionnelles, l'Assomption est célébrée avec ferveur sur l'île. Le 15 août correspond en effet à la date d'anniversaire de Bonaparte. Voici quelques exemples-uns des nombreux festivals :

Février - Rencontres du cinéma italien de Bastia. Mars - Rencontres du cinéma espagnol de Bastia. Avril - Salon de la bande dessinée de Bastia. Mai - Festimare (festival de la Mer) d'île Rousse. Juin - Calvi jazz festival - Rencontres d'art contemporain de Calvi - Journées napoléoniennes d'Ajaccio. Juillet - Festivoce (festival de musique vocale) en Balagne - Nuits de la guitare de Patrimonio - Musicales et Estivales d'Ajaccio - Parcours du regard d'Oletta (sculpture et peinture). Août - Fêtes napoléoniennes d'Ajaccio - Calvi Allegria (son et lumières) - Festival de musique d'Erbalunga - Rencontres culturelles de Nonza. Septembre - Rencontres de chants polyphoniques de Calvi - Rencontres européennes de plongée sous-marine d'Ajaccio. Octobre - Festival du vent de Calvi - Musicales de Bastia. Novembre - Festival du film des cultures méditerranéennes de Bastia.

La vie insulaire est rythmée par de nombreuses foires : foire du porc coureur de Renno (février), foire de l'olive de Sainte-Lucie-de-Tallano (mi-mars), foire des produits locaux de Piedicroce (avril) , foire aux fromages de Venaco (mai), foire du vin de Luri (juillet), foire de l'olivier de Montenaggiore (juillet) et enfin la plus ancienne : la foire à la châtaigne de Bocognano (mi-décembre).


A lire

La Corse, (Janine Renucci, PUF, coll. Que-Sais-Je ?, 1992) est une bonne base à prix doux.
Histoire de la Corse de Robert Colonna-d'Istria (France Empire, 1995). Plaisante à la lecture, cette étude s'attache à démystifier certains épisodes du passé insulaire sans pour autant être polémique.
Le problème corse est un petit traité synthétique des maux de l'île rédigé par Nicolas Guidici (Milan, , coll. Les Essentiels, 1998)
Cap Corse, une promenade sur le sentier des douaniers (Michel Delaugerre, Actes Sud et les éditions Locales de France, 1998) vous entraîne sur les pas d'un spécialiste à la découverte de la flore du Cap.
Colomba, de Prosper Mérimée, enfin, est un classique publié en 1841.



CLIMAT & ECOLOGIE



Climat

Grâce à son climat méditerranéen la Corse bénéficie d'une température moyenne annuelle de 12°C (qui varie en fonction de l'altitude). Les températures moyennes dépassent souvent les 25°C de juin à septembre et frisent les 30°C les mois les plus chauds. Les avant et arrière-saison sont belles - une quinzaine de degrés en moyenne - avec des maximales pouvant atteindre 20°C de mars à octobre. L'hiver est souvent rigoureux en montagne et la neige s'accroche toute l'année à quelques sommets de l'île.


Faune et flore

Comment ne pas évoquer en premier le maquis ? Couvrant près de 200 000 ha il mêle des dizaines essences odorantes pour la plupart. La plus répandue est le ciste, qui sécrète une résine collante. La myrte est appréciée pour ses baies bleu-noir, dont on fait d'excellentes liqueurs. Les fleurs blanches des bruyères arborescentes exhalent un parfum proche du miel, tandis que les arbousiers sont reconnaissables à leurs fruits rouges et ronds. Les longues tiges des asphodèles forment pour leur part des groupes de petites fleurs blanches aux pétales étroits. Les chênes-verts se mêlent au maquis dès qu'il prend un peu d'altitude. Cet arbre, qui peut atteindre une quinzaine de mètres de haut, fournit les glands dont se nourrissent les célèbres porcs coureurs. Le chêne-liège se distingue par ses branches basses et tordues. Son épaisse écorce est retirée tous les 8 à 10 ans, notamment pour la fabrication des bouchons. Il vit à la même altitude que les oliviers, qui sont présents sur le littoral jusqu'à 600 m. Le châtaignier est sans conteste l'arbre qui a le plus profondément marqué la Corse. Développée sous les Génois, sa culture a rapidement pris des proportions considérables dans la région à laquelle il a donné son nom : la Castagniccia. La châtaigne fut même utilisée comme monnaie d'échange au XIXe siècle. Le pin laricio est la principale essence des forêts entre 700 et 1 500 m d'altitude. Géant des forêts corses, il peut atteindre une cinquantaine de mètres de haut. Le laricio est plus résistant que le pin maritime, également présent sur l'île.

La faune insulaire est plus réduite. Le mouflon était naguère le roi de la montagne corse. L'île compte maintenant entre 400 et 600 bêtes, principalement cantonnées dans les réserves de Bavella et d'Asco. Le cerf de Corse, disparu dans les années 60, a été réintroduit en 1985 à partir de spécimens sardes. Vigoureux cousin sauvage du porc, le sanglier arbore une robe couverte de soies sombres. Seigneur du maquis et des forêts, cet omnivore vorace se nourrit de glands, de châtaignes, de racines, de fruits. La tortue d'Hermann, l'un des reptiles les plus rares de France, est relativement bien représentée dans le maquis.

La Corse, enfin, est le lieu de rendez-vous de quelques espèces rares d'oiseaux. Premier d'entre eux, le gypaète barbu est un charognard pouvant atteindre 3 m d'envergure. Quelques balbuzards pêcheurs sont présents dans la réserve de Scandola, qui en compterait une vingtaine de couples. L'un des rares oiseaux endémiques de l'île, la sittelle corse ne mesure guère plus de 12 cm de longueur. Très légère, elle peut s'accrocher aux ramures les plus frêles. Le goéland d'Audouin et le cormoran huppé fréquentent le littoral.



TRANSPORT

Comment s'y rendre ?

Les quatre aéroports de l'île sont desservis par quatre compagnies assurant des vols réguliers : Air France, Air Littoral, CCM (Compagnie Corse Méditerranée) et Air Liberté. Des liaisons charter viennent compléter cette offre d'avril à octobre, au départ de France hexagonale, de Belgique et de Suisse.

Six ports (Bastia, Île-Rousse, Porto-Vecchio, Calvi, Ajaccio, Propriano) relient la Corse à Marseille, Toulon, Nice, Savone, Gênes, Livourne et Piombino. Les ferries acceptent les passagers et véhicules. Le choix de partir en Corse à partir d'un port italien peut être une bonne option surtout au niveau financier. Depuis l'arrivée de NGV (Navire à Grande Vitesse), le temps de traversée a été divisé par deux.

Au sud, Bonifacio est reliée par bateau à la Sardaigne, distante de 12 kilomètres.

Mieux vaut réserver à l'avance ses billets d'avion et de bateau en saison.


Comment circuler ?

D'innombrables compagnies de bus sillonnent la Corse. Il n'est cependant pas toujours aisé de se déplacer sur l'île, de nombreuses liaisons étant saisonnières ou peu fréquentes.

Le réseau des Chemins de fer de la Corse autorise pour sa part quatre liaisons en toutes saisons : Ajaccio/Bastia ; Bastia/Corte ; Ajaccio/Calvi et Calvi/Bastia. Effectués par des michelines, ces itinéraires permettent de découvrir les exceptionnels paysages de l'intérieur de l'île.

La voiture et la moto, enfin, sont sans conteste les meilleurs moyens de circuler sur l'île. Vous pourrez soit atteindre la Corse en ferry avec votre propre véhicule, soit avoir recours aux multiples sociétés de location installées sur place. Là aussi, pensez à réserver longtemps à l'avance.



RENSEIGNEMENTS PRATIQUES

Activités

Décrire en quelques lignes les possibilités d'activités sportives de l'île relève de la gageure. La Corse réjouira en premier lieu les amateurs de randonnée et de plongée sous-marine. Les premiers choisiront le GR 20®, les sentiers Mare a Mare®, les Mare e Monti® ou les nombreuses balades de l'île. Les seconds goûteront aux joies des abysses au large de Porto, de Bonifacio ou du golfe du Valinco.

Les activité sportives que propose l'île ne s'arrêtent cependant pas là. Navigation de plaisance, VTT, équitation, escalade, kayak, canyonning sont également du nombre. Vous trouverez en été sur certaines plages des sociétés de location de planches à voile, dériveurs et catamarans de sport.


Coût de la vie

Prix moyen pour les hôtels et les restaurants

La saisonnalité de l'activité touristique rend la Corse relativement chère en été. En règle générale, 30-40 euros est le minimum que vous paierez pour une chambre double correcte en saison (bien souvent davantage en août ou si vous aimez un peu de confort). Si votre budget est limité, vous pourrez avoir recours aux innombrables campings disséminés sur l'île. Ils facturent en moyenne 5 euros par personne, auxquels s'ajoutent environ 2 euros par tente et autant par véhicule. Les gîtes et refuges destinés aux randonneurs proposent des lits en dortoir à 9-10,5 euros la nuitée environ.

Un grand nombre de restaurants proposent des menus "touristiques" pour 12 euros environ. L'île compte par ailleurs un assez grand nombre de bonnes tables où vous ferez un excellent repas pour 18 à 20 euros.

Préférer les mois de juin et de septembre - et à plus forte raison l'hiver - est le meilleur moyen de réduire le budget de son voyage en Corse. L'intérieur de l'île, enfin, est nettement meilleur marché que le littoral.


Change, pourboire et marchandage

Les bureaux de change sont rares sur l'île mais de nombreuses banques pratiquent les opérations de change.

Les distributeurs automatiques sont relativement bien répartis sur le pourtour de l'île, à quelques notables exceptions près. Ne vous attendez cependant pas à en trouver dans les villages de montagne. Il est en revanche possible d'obtenir des espèces à l'aide d'une carte de crédit dans les bureaux de poste.

Les banques, bureaux de change et bureaux de poste acceptent en général les chèques de voyage.

Une taxe de 15 à 60 cents est prélevée sur l'hébergement touristique. Elle est en principe comprise dans les tarifs affichés. Le pourboire est le bienvenu, à la différence du marchandage.


Quand partir ?

Une écrasante majorité des visiteurs choisissent de se rendre en Corse au cour de l'été. L'île se retrouve ainsi le plus souvent bondée entre mi-juillet et fin août. Cette période, cela dit, est une valeur sûre en termes météorologiques. Les baigneurs et plongeurs bénéficieront d'une température de l'eau maximale aux mois d'août et septembre. Cependant les randonneurs risquent d'avoir très chaud en été.

Aux dires des habitués, les mois de mai, juin et septembre sont les plus propices : la température est agréable, la fréquentation raisonnable, les tarifs abordables et l'accueil plus détendu.

Attention à la période de novembre à mars. Hôtels et restaurants sont souvent fermés et la Corse prend parfois des airs d'île morte.

Certains sentiers de randonnée sont praticables toute l'année. Le printemps et l'automne sont les saisons les meilleures pour les marcheurs.



A VOIR

Ajaccio

Certaines sources font remonter l'origine d'Ajaccio au héros mythique grec Ajax. D'autres assurent qu'elle serait issue d'un camp de la légion romaine.

Siège de l'Assemblée territoriale de la Corse et chef-lieu du département de Corse-du-Sud, la ville portuaire d'Ajaccio est la première de l'île pour la population : 59 000 habitants. Lieu de naissance de Napoléon, elle reste agréable malgré les quartiers bruyants et sans charme qui côtoient la vieille-ville et ses ruelles. La rue Fesch, piétonne et commerçante, est idéale pour flâner. C'est également là que se dresse le musée Fesch, qui regroupe une exceptionnelle collection de peintures italiennes aux signatures prestigieuses : Titien, Véronèse, Fra Bartolomeo, Boticelli.


Bonifacio

A l'extrême sud de l'île, séparée de la Sardaigne par 12 km d'océan seulement, le "Gibraltar corse" est une destination agréable, enrichissante et. fréquentée. L'étonnante Bonifacio mérite à elle seule le voyage dans l'île. La ville doit beaucoup de sa beauté à l'extraordinaire site marin sur lequel elle est bâtie : imaginez un fjord large d'une centaine de mètres s'enfonçant sur un kilomètre et demi dans des falaises de pierre blanche sculptées par les vents et la mer. Imaginez encore, juchée sur celles-ci, une citadelle dominant de près de 70 m les fonds turquoise des Bouches de Bonifacio.

Au large, l'archipel des Lavezzi est un paradis protégé entre ciel et mer.


La réserve de Scandola

Créée en 1975, la réserve de Scandola occupe au nord du golfe de Porto 920 ha de terre et environ 1 000 ha de superficie marine. Véritable page d'histoire naturelle, elle doit son exceptionnel milieu à la coexistence d'une grande diversité rocheuse, d'un climat particulièrement favorable et d'un ensoleillement régulier. La conjonction sur cette portion de côte de ces différents facteurs en fait le refuge privilégié de nombreuses espèces végétales et animales.

Si la protection de la réserve est venue trop tard pour sauver les dernières colonies de phoques moines ou le cerf de Corse, Scandola constitue un vivier unique de mérous et de balbuzards pêcheurs, tandis qu'une variété d'algue calcaire rare est au nombre de ses curiosités marines.

La réserve de Scandola est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.


Le Cap Corse

Cette péninsule souvent décrite comme "une île dans l'île" pointe son doigt de maquis vers l'Italie et le golfe de Gênes. Bordé de dizaines de tours édifiées à l'époque génoise pour se protéger des incursions barbaresques ses contours difficiles à défendre, le Cap est une succession de villages de pêcheurs et de hameaux juchés en équilibre sur les hauteurs. En grande partie constitué de douces montagnes couvertes de maquis, il présente des visages différents sur ses côtes occidentale et orientale. Son rivage Ouest, plus sauvage, est le plus spectaculaire.

Seuls négociants et marins d'une île de montagnards, les Cap-corsins furent nombreux à s'expatrier. Revenus dans leurs villages après avoir fait fortune, certains se firent construire d'étonnantes demeures de style colonial. Quelques-unes de ces "demeures d'Américains" sont encore visibles sur le Cap.


Le GR 20®

L'un des meilleurs ambassadeurs de la Corse, le GR 20® - le sentier de randonnée qui la traverse du nord-ouest au sud-est - est l'eldorado des randonneurs. motivés. Ses 15 étapes de 5 à 8 heures de marche vous emmènent au cour du Parc naturel régional de Corse et la diversité des milieux rencontrés en fait un parcours d'exception : forêts de hêtres ou et pins laricios, lunaires paysages granitiques, crêtes ventées, torrents, lacs glaciaires, maquis, plateaux, tourbières et sommets enneigés. Les amoureux de la nature seront comblés, tout comme ceux de calme : Le GR 20® ne croise en effet que trois hameaux.

Ne vous laissez pas, cependant, abuser par la relative faiblesse d'altitude du GR® (de 1 000 à 2 200 m) : véritable parcours de montagne, il demande un vrai engagement physique et ne doit pas être pris à la légère.