Par Manuel Silveira da Cunha

Federica 22 ans

C’est dans les locaux du Club International que je rencontre Federica, une italienne pleine de vie et d’énergie. Arrivée en France il y a 8 mois, sans un mot de français, c’est de manière joliment accentuée qu’elle répond à mes questions.

Federica se présente comme venant de Venise, mais elle précise ensuite qu’avec son père gendarme, elle a changé de ville en Italie tous les 5 ans depuis sa petite enfance. « Mais je n’ai pas encore trouvé de ville qui me retienne assez pour que je veuille y faire ma vie », même si elle avoue une attirance pour les villes artistiques.
Elle arrive à Paris en Novembre, dans le cadre du programme Erasmus qui lui avait donné le choix entre Paris et Marseille. Elle choisit Paris pour y étudier la littérature et l’histoire de l’art.

« J’imaginais que Paris serait comme dans le film ‘‘le fabuleux destin d’Amélie Poulain’’ de Jeunet, avec de petites rues, des visages souriants et de jolies échoppes ». Elle est surprise par cette ville grise, où l’on ne voit jamais le soleil, avec à la place des ruelles, de grands boulevards pleins de voiture et d’embouteillage. Andreas, un argentin rencontré dans un café, lui fera découvrir Paris la nuit, en lui montrant ses quartiers.

Son parcours au Club International

C’est le responsable Erasmus de son université parisienne qui lui donne le contact du club. Elle participe tout d’abord à une excursion à Bruxelles, puis à presque toutes les activités entre Octobre et Novembre. « Je me souviens avec plaisir des soirées de présentation de la Bolivie et de l'Afrique, de même que ce spectacle des contes de 1000 et 1 nuit (Sherazad) à l’Institut du Monde Arabe ». Mais ce que Federica apprécie le plus c’est cette multi culturalité, toutes ces nationalités mélangées.

Federica a ensuite été moins assidue aux activités du club, mais elle y avait trouvé ce qu’elle recherchait, un groupe d’amis solide et international (des marocains, coréens, ukrainiens, égyptiens), avec qui elle a passé le reste de l’année. « Mais il faut dire aussi que j’ai trouvé un petit ami, j’avais moins de temps après. C’était une année pour l’amour ».

 

 

Paris et elle

Aujourd’hui Federica est bien à Paris. « Je ne pense pas y fonder une famille mais je me sens vraiment parisienne, intégrée à cette ville ». Chaque mois, elle participe à la randonné nocturne organisée chaque 3 ème jeudi du mois par le comité départemental de la randonnée pédestre de Paris. Elle aime marcher dans Paris la nuit. Elle me dit qu’elle aime voir les personnes âgées marcher comme si leurs années ne comptaient pas. « On ose pas se plaindre de la fatigue quand on les voit avancer comme ça ».

Il y a deux semaines elle a participé à un cours d’initiation à la capoeira (art martial brésilien basé sur la danse) avec le club. Elle a beaucoup aimé, mais a trouvé l’activité trop fatigante. Elle ne fait plus de sport depuis son arrivé, « il y a tant à faire ici, je ne trouve pas le temps ».

 

L’avenir et Federica

Federica a beaucoup de projets. Elle souhaite un jour être photographe de guerre. Pour cela elle va tenter le concours d’entrée au CELSA (la grande école de journalisme française). Mais elle sait que l’entrée est difficile, et songe peut être partir au Pérou, un pays qui l’a toujours attiré, peut-être par l’intermédiaire du service civil international italien.

Sa vie en France l’a beaucoup marquée. « J’ai rencontré une égyptienne dans mon foyer, une fille qui avait voyagé partout dans le monde pour son travail. On a beaucoup parlé toutes les deux, et cela m’a donné envie ». Federica ne veut plus retourner à Venise, ni être, comme certains de ses amis restés en Italie, focalisés sur une petite ville, enfermés dans un petit monde. « Je me sens nomade ! »

Ses conseils aux arrivants

"Le voyage est une opportunité unique de s’ouvrir, et des organismes comme le Club International sont une aubaine, particulièrement pour les gens timides, à la fois pour se faire des amis, que pour apprendre le français. Malgré ce que les gens disent, Paris n’est pas une ville dangereuse. Il faut simplement ne pas sortir n’importe où et n’importe quand."

De plus elle conseille à tous de ne pas prendre le métro. « Prenez le bus, marchez, la tête en l’air, observez cette magnifique ville qu’est Paris, pour vous imprégner de sa culture, de son atmosphère et surtout, profitez au maximum du temps que vous passerez ici ! »

 


 
 

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