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  Visite guidée du musée Cognacq Jay
article réalisé par Alice Mariette

Pour ce dernier samedi de Janvier, le Club International organise une visite guidée de la superbe collection privée d' Enerst Cognacq et de son épouse Marie-Louise Jay. Cette visite est commentée par Elise, guide professionnelle et bénévole au Club International. Nous découvrons un ensemble de peintures et de sculptures où les grands artistes (Lemoyne, Chardin, Fragonard) voisinent avec des maîtres moins connus (Lavreince, Saly). Tout le monde est totalement plongé dans l'atmosphère d'une demeure parisienne du Siècle des Lumières grâce aux objets précieux et meubles d’époque qui ornent les lieux.

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Rendez-vous à 14h30 en plein coeur du Marais, sur les pavés de la cour du plus vieil hôtel du quartier: l'hôtel Donon. Malgré le froid de ce samedi hivernal, beaucoup ont répondu présent et tout le monde est bien acceullis par notre guide Elise.

Le musée Cognacq Jay

Avant d’entrer, Elise nous fait une petite introduction sur l’histoire du musée :
Ernest Cognacq et Marie-Louise Jay sont d'origine modeste. Dans les années 1870, ils fondent le célèbre magasin La Samaritaine. S'il a fermé ses portes aujourd'hui, le grand magasin a connu un véritable succès à l'époque. En quelques années La Samaritaine devient un lieu incontournable pour les Parisiens. Au fil des années, le couple réunit une importante collection d'œuvres d'art du XVIIIème siècle: de nombreuses peintures, sculptures, objets d’arts décoratifs, meubles. Tout cela fut tout d'abord exposé au sein même du magasin.

En 1928, à la mort d'Ernest Cognacq, la collection est léguée à la ville de Paris. Aujourd'hui ouvert au public, le musée présente plus de 1 200 objets. Elise propose de nous en commenter quelques belles oeuvres mais pas toutes car: "Sinon nous pourrions y passer la semaine!", nous dit-elle.

Le style "Rococo"

Tout d’abord, Elise nous présente un style bien connu du XVIIIème siècle : le Rococo ou "style rocaille". Elle explique qu’il se propage en France et partout en Europe au cours de ce siècle. C'est l'opposition au style baroque des siècles précédents. Antoine Watteau, François Boucher et Jean-Honoré Fragonard sont des grands peintres de cette époque.

Les thèmes abordés par cette peinture sont légers et cherchent à divertir le public. Nous pouvons admirer la plus belle œuvre de Boucher, Le Repos des Nymphes. Les couleurs sont vives et la scène comporte énormément de détails. "Les couleurs et surtout les différences entre celles-ci sont vraiment belles et particulières" s'étonne Tabea, venue de Suisse.

Plus loin, nous retrouvons un tableau représentant une scéne tout à fait caractéritique du style Rococo: Le Départ Précipité de Louis-Léopold Boilly. La scéne est pleine de connotations: nous pouvons voir un homme sortant discrétement d'une salle par une porte (qui n'est pas la principale) ainsi qu'une jeune femme en plein mouvement. Sans toutefois être claire, la scéne nous fais penser qu'il s'agit là d'une femme qui trompe son mari. L'ambiance du tableau est légére, et pleine d'amusement. Anna, étudiante italienne, qui avait déjà participé aux précédents visites de musées organisées par le Club confie : "J'aime beaucoup ce tableau, tout cela est très innocent et il est intéressant de voir qu'à cette époque ils avaient les mêmes attitudes qu'aujourd'hui."


Le Repos des Nymphes, François Boucher

Le Départ Précipité, Louis-Léopold Boilly

Perrette et le pot au lait, Jean-Honoré Fragonard


Portraits d'enfants, Jean-Baptiste Greuze

 

 

Autoportrait au jabot de dentelle, Maurice Quentin de La Tour


Jean-Honoré Fragonard

Jean-Honoré Fragonard a marqué son époque, il était même considéré comme le peintre de la frivolité et du rococo. Ses oeuvres témoignent de l'évolution complexe de la peinture au siècle des Lumières. Au musée, est exposé le tableau Perrette et le pot au lait. C'est bien sûr l'illustration d'une des plus célèbres Fable de La Fontaine.  Perrette, la laitiére, son pot sur la tête, part vendre son lait. En plein dans ses rêveries, elle trébuche et le liquide se répand sur le sol. Le moment représenté est l’instant suivant la chute de la jeune fille et de son pot. Ce qui est très intérresant dans ce tableau c'est l ’idée de Fragonard, qui consiste à superposer au lait répandu la fumée blanche des illusions perdues de Perrette.

"Elise est vraiment très intéressante Elle est agréable et a toujours le sourire! Je trouve qu'elle est très pédagogue car elle tient vraiment compte de tout le monde. Et sans cette visite je ne serais jamais venu dans ce musée!" glisse Xavier, étudiant Français, entre deux salles.

Jean-Baptiste Greuze

Le groupe passe dans une autre salle où tout le monde peut admirer pl usieurs tableaux de Jean-Baptiste Greuze, célèbre peintre et sculpteur français du XVIIIéme siècle. Ses toiles furent très appréciées et c'était même l'artiste contemporain préféré de Diderot. Nous retrouvons deux portraits d'enfants. Nous retrouvons au musée deux portraits d'enfants. Il est important de savoir qu'vant le XVIIIème siècle, aucun enfant n'était jamais représenté dans les peintures. Ainsi, Greuze est l'un des premiers à esquisser des visages d'enfants. Nous avons l'impression que l'artiste a su emprisonner dans la toile le regard curieux, doux mais affirmé de ces jeunes garçons. Stanislas, étudiant Français aime beaucoup la démarche du peintre: "Je trouve que c'est très impressionant, on dirait presque une photographie. C'est comme si nous étions regardé par l'enfant. Et j'apprécie le style novateur de Greuze, qui à cette époque va donner une dignité à l'enfant".

 

Le Pastel

Nous passons encore dans une nouvelle salle pour apprécier une autre technique : le pastel. Nous découvrons que, par la pression d'un bâtonnet, composé de poudre de couleur agglomérée, sur une feuille de papier, le pastelliste obtient deux résultats. Soit un dessin, s'il frotte le bâtonnet sur le support, soit une peinture, dans la mesure où il en imite l'effet en recouvrant entièrement le support. Cette technique est très appréciée à l'époque. Nous retrouvons deux grands noms du pastel: Maurice Quentin de La Tour et Jean-Baptiste Perroneau. "J'aime bien le pastel, c’est vraiment une technique à part, vraiment particulière." Commente Marie, étudiante Suisse.

Maurice Quentin de La Tour qui est le protégé de la marquise de Pompadour, sublime toujours ses modèles et va leur donner vie à travers son tableau. "Je trouve vraiment que ça embellit les visages, c’est un peu le Photoshop de l’époque !" Plaisante Xavier. D'un autre côté, Elise nous parle de Jean-Baptiste Perronneau, qui est le rival de Quentin de La Tour, mais qui s'adresse à une clientèle différente, composée essentiellement de bourgeois. Ses tableaux paraissent plus "fade" et donne parfois une impression d'inachevé.

Tout au long de la visite nous retrouvons des objets et meubles d'époque. Des chaises et bureaux de ce siécle ainsi que des tapis et tapisseries. Mais aussi un imposant lit dit "à la Polonaise", attribué au menuisier Georges Jacob. Propriété de la Couronne, il occupait autrefois l'une des pièces du château de Versailles. "C'est plus amusant et interressant que des tableaux, car c'est différent et nous voyons vraiment comment c'était à l'époque" confie Bethsabée, Franco-Suisse

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"Je ne connaissais pas du tout ce musée, même si je connaissais les oeuvres, je ne les avais jamais vu en vrai. J'ai beaucoup aimé le côté intimiste de ce lieu aussi. Et surtout notre guide, Elise qui nous a fait une visite très compléte et dynamique" Frédérique, nouvel adhérent du club.

"J’ai adoré le musée ! Surtout la guide qui était très intéressante. Je ne parle pas très bien le Français mais je n’ai pas eu de mal à comprendre les explications, alors je suis vraiment contente." Youmlan, d’origine russe, arrivée à Paris il y a quelques semaines.

Pour résumé, tout le monde était content de cette visite et a beaucoup appris. Et, comme souvent, l'aprés-midi s'est terminé en groupe autour d'un verre...!

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